Qui mieux que Jérome Prévost, lui-même, pourrait décrire son travail :
« Un sol vivant, l'absence d'herbicides, l'effet mécanique sur les racines de surface …Et un plaisir de "pétrir" la terre comme un boulanger "travaille" sa pâte, faire lever la terre, la remuer, jamais la déchirer. La rendre accueillante à la Vie comme aux pas du vigneron. Finalement un acte de sensibilité charnel, de connivence intuitive avec la partie secrète, cachée de la plante … retrouver Terre …Nos vignes sont ainsi labourées en profondeur à la fin de l'automne après la chute des feuilles, puis sarclées trois à cinq fois de la sortie de l'hiver jusqu'à la véraison. Face à ce travail "terre à terre", l'accompagnement du cycle végétatif par des actes plus aériens (pulvérisation de silice et de tisanes de plantes) est vécu comme un rééquilibrage à la fois par la plante comme par le vigneron. Ces gestes décalés de part leur nature, appliqués tôt le matin ou tard le soir, loin de l'agitation journalière, contribuent à nous façonner "vigneron braconnier", "vigneron buissonnier". Tant mieux ! »