lundi 22 février 2010

Petit rappel de viticulture « L’univers tout entier concentré dans ce vin. » G. Apollinaire

Comme en agriculture, on distingue globalement, 4 modes de culture de la vigne:

1. Viticulture conventionnelle

Issue de l'après-guerre, l'axe central de la production est exclusivement quantitatif. Elle reste aujourd'hui la plus répandue, privilégiant les rendements, le sol est considéré comme un simple support pour le végétal, les vignes et les sols sont traités chimiquement. Nous l'excluons totalement de notre gamme.

2. Viticulture raisonnée

Début des années 90, la notion de respect de l'environnement fait son apparition. Démarche volontaire laissée au libre arbitre des producteurs, sans contrôles, ni obligations, mais avec une charte morale raisonnée: Les vignes sont traitées chimiquement qu'en dernier recours et avec des produits ayant le moins d'impact possible sur l'environnement, le sol est désherbé chimiquement ou mécaniquement mais est fréquemment ré- enherbé entre les rangs. C'est une démarche volontariste de progrès, même si elle ne donne pas, à elle seule, des garanties absolues de l’amélioration du milieu.

3. Viticulture biologique

Le postulat repose sur un rejet de tous produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, fertilisants). Leur certification est soumise à des contrôles réguliers. 3 ans sont requis afin de convertir un domaine en agrobiologie, la 4ème vendange sera la première récolte certifiée bio après l'arrêt de l'utilisation d'intrants chimiques. Elle nécessite davantage de main d'oeuvre et les vignes sont traitées avec des produits d'origine naturelle.

4. Viticulture Biodynamique

Sans amener le débat aux confins philosophiques et nous attarder sur les notions complexes d'anthroposophie, d'astralité ou de force éthérique que nous ne saurions justifier de notre position, nous nous devons néanmoins de survoler le sujet, tant il est vrai, que la plupart des domaines avec lesquels nous collaborons, en font usage:

Lignes directrices:

Recherche de l'équilibre des cultures avec leurs environnements immédiats et lointains. Interdépendance de tous les éléments. Donner vie au sol en le travaillant avec des moyens peu invasifs et en le fertilisant naturellement. Les interventions viticoles sont effectués selon un calendrier regroupant les jours favorables en fonction de la position des astres et des planètes.

Calendrier lunaire:

Il n'est pas divisé, en mois, mais en lunaisons (un peu plus de 29 jours). L'influence de la Lune sur les cultures est un principe reconnu. De la nouvelle Lune à la pleine Lune, le disque lunaire grandit: La Lune est croissante, période idéale pour planter, greffer ou tailler. En période de Lune montante (au-dessus de l'orbite du soleil), la sève des plantes monte vers les branches. C’est le moment choisi pour toutes les interventions qui se passent au dessus du sol. A l’inverse, lorsque la Lune est descendante, la sève regagne les racines. La période est donc propice à tout ce qui se passe sous la terre (plantation, repiquage...) mais aussi à la taille, qui sera mieux supportée. Enfin, deux fois par mois, la Lune coupe le plan de rotation de la Terre autour du soleil. Ce moment est appelé noeud lunaire. Ce phénomène perturbe les végétaux et il est conseillé de ne pas intervenir. Les jours favorables sont regroupés en quatre catégories : les jours feuilles, les jours fruits, les jours fleurs et les jours racines. Les travaux effectués en jours fruits favorisent le développement du fruit, en jours feuilles la partie aérienne de la plante, en jours racines l'activité racinaire, et en jours fleurs les inflorescences.

Plus proche de nos compétences, en dégustation: Qui ne s'est pas, un jour retrouvé devant le cas de figure suivant?

Même cuvée, même millésime, dégustée deux jours de suite, se livrant de façon totalement différente d'un jour à l'autre... En excluant arbitrairement un lien de cause à effet provoqué par nos phases hormonales déclinantes, nous aimons, en extrapolant ces théories, imaginer qu'on serait passé d'un jour "racine" à un jour "fruit". Voilà qui poétise un quotidien qui en a bien besoin. N'en déplaise aux irréductibles théoriciens cartésiens.